Accueil > Centenaire > Compte rendu moral de l’exercice 1926-1927 Décembre 1927
Decembre 1927
vendredi 9 juillet 2010
Présenté en décembre 1927 par le F :. Pierre Antoine Gallien Or :.
"Au Portique, même quand on n’est pas quelque chose, on est toujours quelqu’un".
Cette affirmation qui paraît totalement dénuée de modestie, convient cependant parfaitement au fronton de ce présent morceau d’architecture.
Car, nulle part mieux qu’en cet Atelier, et jamais plus que cette année écoulée, aussi belle illustration ne fut donnée de cette allégation.
En effet, rien que des jeunes maçons, ayant tous reçu la Lumière des anciens de cette Loge, tinrent, durant cet exercice les cinq premiers plateaux du Portique. Tandis que les Sages, les Archontes, les Past-Masters, illuminaient çà et là, l’Atelier de leur autorité impétrante, de leur ironie stimulante, et de leur scepticisme bienveillant, confondus.
A méditer pareille formule, on découvre qu’elle porte peut-être en elle, une certaine vérité. Attendu que la « Franc Maçonnerie est progressive avant tout », ne sied-il pas de dire, à la façon de Roger Bacon, que ce sont les anciens qui sont les jeunes, et qu’au contraire ce sont les nouveaux maçons d ‘aujourd’hui, « entendant bien leur art », qui sont les vieux puisqu’ils sont les dépositaires de la tradition écossaise comme aussi les détenteurs d’un long passé et de toute une succession d’évolutions de l’esprit maçonnique.
Et c’est ce qui explique pourquoi, durant cet exercice 1926-1927, Le Portique n’a rien perdu de son lustre. Tout au contraire.
Celui qui le premier reçu la Lumière au Portique, depuis le réveil de cette Loge (en janvier 1922), fut appelé le 17 décembre 1926 à en diriger les augustes Travaux.
Le F :. Francis Forest, ce jour-là, qui marquait pour lui le 36ème anniversaire de sa bienheureuse naissance, fut installé solennellement comme Vénérable du Portique par le T :. Ill :. F :. Maurice Monier Grand Maître de la G :.L :.D :.F :. et Inspecteur de l’Atelier. Ce fut une belle fête, toute d’allégresse, d’enthousiasme et de fraternité, au cours de laquelle personne ne réclama, nous ne dirons pas l’affichage, mais la dactylographie pour chacun des Membres de l’Atelier, du discours d’installation du jeune Vénérable, tous pensant que dans cinq ans ces pages connaîtraient les honneurs mérités de l’impression.
Par le choix de ses collaborateurs, le nouveau Vénérable orchestra un vrai poème, sur le thème mythique de Janus, où le présent palpitant figurait à la fois le passé lourd de prestige et l’avenir plein de promesses. Le Portique sait, aujourd’hui que cet avenir d’alors est déjà du passé, combien de promesses furent tenues.
Sous le Vénéralat du F :. Francis Forest, les Sages du Portique purent se reposer un tantinet et se divertir cordialement aux essais aventureux de leurs disciples. Ainsi revécut, pour la délectation de tous, le parallèle fameux des anciens et des modernes.
Le F :. Francis Forest, sut établir entre lui et le collège de ces jeunes officiers, un lien tressé d’affection constante, d’estime chaleureuse et d’amitié impitoyable. Il sut réchauffer le zèle de certains, entretenir la foi maçonnique de quelques-uns, et découvrir au sein même de la Loge, des valeurs encore insoupçonnées. En un mot, il sut par son cœur généreux, par son entrain juvénile, et par son exemple méritoire, exalter au travail tout l’Atelier.
Ses collaborateurs immédiats furent d’un dévouement exemplaire. Ses Premier et Deuxième Surveillants, en les personnes des jeunes Porticiens, Gustave-Louis Tautain et Emile Namer, lui furent une aide précieuse de tous les instants. Alors que le F :. Marcel barrière se révéla par la tenue et la rédaction de ses procès-verbaux impartiaux et circonstanciés, le modèle-type des Secrétaires de l’Obédience. Quant au jeune Frère Louis Destombes, trésorier qui n’eut d’adjoint que le titre, il comprit sans peine qu’au Portique le Trésor ne devait que vite affluer pour s’évaporer d’autant mieux. Aurons-nous le cynisme de louer l’imberbe F :. Orateur, dont l’abondance verbale, lors de nos Travaux psychologiques, ne l’a pas trop souvent distrait du mutisme de ses méditations sur le précepte des stoïciens « abstiens-toi et supporte ». Nous ne dirons rien des autres officiers, tous anciens Porticiens dont l’éloge serait superfétatoire.
A faire le bilan de cette année maçonnique, il appert que sous le Vénéralat du F :. Francis Forest, l’activité du Portique fut littéralement débordante. Qu’on en juge.
(suit la description des initiations et augmentations de salaire…)
…Les questions à l’étude des Loges ont fait dans notre Atelier, l’objet de rapports aussi importants que dignes des plumes porticiennes qui les rédigèrent. Le F :. Albert Lantoine, en sa qualité d’historiographe de la Franc-Maçonnerie chez elle, et avec la magie de son style, a tracé le rapport sur « la reconnaissance de l’Obédience mixte Le Droit Humain ». Le F :. Jean Bartel-Noirot, Administrateur des Colonies, a de façon compétente, rapporté sur les « Colonies dans une démocratie ». Le F :. Joseph Palivec, compatriote des Sokols, a su traiter intelligemment de la question de « l’éducation physique dans une démocratie ». Le F :. Edouard Schneeberg, avec son habileté en écossisme a établi un rapport où se trouve développé le vœu du Portique sur la suppression du Congrès des Loges de la région parisienne. Le F :. Jules Hoffmann, fort de son déjà long passé maçonnique a traité des « Modifications et amendements à la constitution et au règlements généraux » où se trouvent développés les vœux du Portique, relatif premièrement, au port des insignes maçonniques supérieurs dans les Loges bleues les jours de grandes solennité, deuxièmement à l’incompatibilité des fonctions de député et de conseiller fédéral. Le Portique a adressé au Conseil fédéral deux autres vœux : la question du bulletin hebdomadaire des Loges de la région parisienne, et un mode d’affichage aussi complet qu’abrité, des noms des profanes en instance d’initiation.
(suit la description de l’activité des Frères dans l’obédience et hors de l’obédience : nombreuses conférences maçonniques, créations d’Ateliers, Frères du Portique Vénérables en chaire d’autres Ateliers, et présente le souhait de voir disparaitre la séparation entre les Loges bleues et les Ateliers supérieurs…)
…Au point de vue philosophique, l’année qui vient de s’écouler, n’a rien à envier aux années précédentes, ni par la quantité ni par la qualité des sujets traités. La Loge n’a cessé de se maintenir sur le plan élevé qui a toujours été son caractère distinctif, et qui lui a valu sa réputation méritée dans l’Obédience. Le Portique continua donc à se plaire et à se complaire en des dissertations subtiles où les paradoxes pétillèrent pendant l’exercice dialectique parmi les fleurs de rhétorique, à propos de : La psychologie de l’inflation, La psychologie de la démocratie, La psychologie des mythes contemporains, La psychologie d’Israël, La psychologie de la Papauté, La psychologie de l’amour et de la sexualité. Il convient d’ajouter à ces Travaux de pure philosophie : La Bible doit-elle être placée sur l’Autel du Vénérable ?
Les Travaux du Portique ont, comme par le passé, attiré à chaque Tenue Solennelle, de nombreux et distingués FF :. visiteurs, dont l’assiduité est, pour notre Atelier, le plus touchant des hommages.
(suit la description de l’activité littéraire des Frères, avec 13 ouvrages parus, l’évocation de la conception de l’ouvrage à l’Ombre du Portique, et le prix littéraire du Portique revenant à François Collaveri pour son ouvrage Philippe-Egalité, Franc-Maçon. Suit ensuite des rappels des deuils, démissions et des banquets d’ordre organisés dans l’année, avec notamment l’adoption maçonnique de plusieurs enfants de FF :.…)
…Toutes ces fêtes s’ouvrirent sous le signe de l’allégresse qui emplit le Portique, lorsque au début de l’année (…) notre Vénérable d’honneur ad vitam, Albert Lantoine fut élevé à la dignité de Membre du Suprême Conseil pour la France et ses dépendances. Et dans la joie de cette distinction légitime, (…) les Ateliers supérieurs décernèrent le 33ème degré au F :. Armand Le Rendu et le 32ème aux FF :. Michel Dumesnil de Gramont et Jules Hoffmann. (…)